بسم الله الرحمن الرحيم
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين
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Cours du Vendredi 15 Août 2014
La Hadra Moussawiya (huitième cours):
Les flux de l'Amour dans la création
Les flux de l'Amour dans la création
Sache, ô aspirant au Vrai, que cet univers qui n’est que néant n’est
apparu que par l’Amour divin. Il était dans un état immobile et anéanti
(soukoûn/zéro), et lorsque le Vrai le regarda d’un regard d’Amour le soukoûn se
mit à bouger, comme nous le dit le Hadîth qudsi : « J’étais un
trésor caché et J’ai Aimé Me faire connaître… ». Depuis, le
soukoûn n’a eu de cesse de bouger, et l’univers de s’agrandir, et aucune chose
ne bouge dans ce monde si ce n’est par et pour l’Amour. Les rochers tombent du
haut des montagnes par Amour, la pluie tombe du ciel vers la terre par Amour,
etc… L’élément fondamental de la création est l’Amour prééternel et incréé, de
sorte que si l’Amour ne fluait pas en chacun de nous, nous n’existerions tout
simplement pas. L’univers était, de toute éternité, apparent pour le Vrai –ta’ala-,
mais Il le fit apparaître à tous par l’Amour prééternel et incréé. Les choses
ne sont donc pas comme le prétendent certains penseurs, selon lesquels tout cet
univers serait apparu par hasard… al-hamdulillah !
Afin que tu comprennes, ô néant que tu es, que ton Amour pour Lui n’est
qu’en fonction de Son Amour pour toi, tu dois considérer ces deux choses : le
point de vue considéré depuis le Vrai vers la création, qui est suivi du point
de vue considéré depuis la création vers le Vrai… Car en réalité, c’est Lui qui
crée en toi une certaine prédisposition te permettant de L’Aimer… et comme le
dit le Hadîth qudsi : « Mon serviteur n’a de cesse de se
rapprocher de Moi par des actes surérogatoires » renforçant ainsi sa
prédisposition « jusqu’à ce que Je l’Aime ».
Médite bien ici sur le sens de "jusqu’à ce que Je l’Aime", et
comprends qu’en réalité l’Amour est un Amour de Lui pour toi avant d’être un
Amour de toi pour Lui. Il ne fut pas dit "jusqu’à ce qu’ils
M’Aiment", parce que nous n’avons en réalité en cela aucun pouvoir ni
aucune maîtrise… L’Amour auquel on accède par l’accomplissement d’actes
surérogatoires est un Amour spécifique, tandis que l’Amour par lequel la
création est apparue est un Amour général. Allâh –ta’ala- dit dans un
verset : « Il les Aime, et Ils L’Aiment », faisant bien
précéder Son Amour à celui de Ses serviteurs.
La sagesse cachée dans cet Amour général et prééternel se trouve dans la
quête de la Connaissance du Créateur : « et Je n’ai créé les jinn
et les hommes que pour qu’ils M’adorent ». L’adoration est donc le
chemin, et la Connaissance (ma’rifa) en constitue la finalité : « J’étais
un trésor caché, et J’ai Aimé Me faire connaître ». En parvenant à Sa
Connaissance, tu parviendras à l’Amour spécifique qui te débarrassera des
voiles de l’illusion de ton existence et te fera réaliser la réalité de Son
Existence.
Ainsi, le cheminant (Sâlik) annihile les directions par la réalisation
de l’invocation Prophétique : « Ô Allâh, place dans mon cœur de la
Lumière, sur ma langue de la Lumière, dans mon ouïe de la Lumière, dans ma vue
de la Lumière, place derrière moi de la Lumière, devant moi de la Lumière, au-dessus
de moi de la Lumière, en dessous de moi de la Lumière. Ô Allâh donne-moi de la
Lumière. », et c’est alors que les Noms et les Attributs divins se
manifestent à lui. Cela ne veut pas dire qu’ils n’étaient pas déjà apparents
avant qu’il ne réalise le fanâ’, mais plutôt qu’ils lui étaient voilés par la
force et le pouvoir de ses illusions : les Noms et les Attributs Existent,
tandis que l’univers et toi ne sont que néant.
Le serviteur cheminant vers Allâh accède à l’Amour du Vrai lorsque son
cœur se voit enivré du Tawhîd des Noms et des Attributs divins, et que leurs
manifestations s’y succèdent les unes après les autres. Les Noms divins lui
apparaissent par le biais du lâm al-‘ichq et de l’Amour, car ce lâm est
l’intermédiaire entre le Vrai et la création… car lorsque l’Essence divine se
manifeste, les Noms et les Attributs sont occultés, tandis que les Lois et les
Actes sont anéantis. Dans la Voie Karkariya, le mourid commence par recevoir le
Secret de l’Union concernant l’Essence divine, de manière à ce qu’il soit
totalement débarrassé de la différenciation issue des ténèbres. Puis, il boit à
la Source du Tawhîd par les Noms et les Attributs à partir du deuxième Secret,
lui permettant ainsi de retourner à la différenciation, issue cette fois de la
Lumière. Quant à l’élévation spirituelle, elle se fait par la recherche de
l’Amour parfait, une recherche qui ne se termine jamais.
Lorsque le Connaissant par Allâh se voit ôté du voile le séparant de
l’Amour divin, il voit que tout mouvement dans l’univers est issu de la force
de l’Amour qui flue en la création… et il goûte véritablement cela lorsque la
Lumière de sa vision intérieure se renforce, au point de s’unir à la lumière de
sa vision physique (des yeux) : à ce moment-là il ne voit plus aucune
chose sans voir avant elle la Lumière, puis en elle la Lumière… et c’est alors
comme s’il envoyait un message d’Amour à l’ensemble de l’existence, qui à son
tour lui répond par l’Amour, du fait qu’il voit à son tour en elle la Lumière
Muhammadienne.
Le Bien-Aimé (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) Aimait le tronc de palmier, et celui-ci l’Aima, par cet Amour du Prophète (‘alayhi s-salam) qui précéda le sien… il se trouvait bien là d’autres troncs de palmiers, mais c’est celui-là qui avait été choisi et préféré d’entre tous.
Le Bien-Aimé (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) Aimait le tronc de palmier, et celui-ci l’Aima, par cet Amour du Prophète (‘alayhi s-salam) qui précéda le sien… il se trouvait bien là d’autres troncs de palmiers, mais c’est celui-là qui avait été choisi et préféré d’entre tous.
Quant à l’homme, de par sa condition de vicaire d’Allah sur terre, il
s’est vu attribuer la capacité de faire et d’agir, une capacité qu’il aime mais
qui ne lui retourne pas cet amour qu’il lui voue au départ à la chose… C’est
pour cette raison notamment qu’il n’attribue au Vrai que les Actes grandioses
et incroyables qui dépassent les limites et les lois fixées par son intellect.
Quant à l’Acte "normal" ou "banal" passant par sa propre
main, il l’attribue à lui-même, et c’est par cet Acte il se voile lui-même de
son Seigneur. Au contraire, le Connaissant par Allâh voit et considère que tout
mouvement et que toute action est grandiose et incroyable. Le Vrai est en
réalité Celui qui crée les actes puis les attribue à qui Il veut d’entre Ses
serviteurs.
En devenant de plus en plus fort, l’Amour général fluant dans la
création fit apparaître des choses de plus en plus étonnantes, au point que la
création se mit à s’en tenir à elle-même et à ne plus retourner toute chose à
son Origine… L’illusion envahit alors l’homme, qui se mit à s’attribuer à
lui-même l’Existence, bien que totalement ignorant du Secret de la Persistance
par soi-même (qayyoumiya) fluant dans toute chose… Et certains furent même
tellement illusionnés qu’ils en finirent par établir leur existence et renier
celle du Vrai. Ceux-là sont les gens les plus voilés.
Lorsque le mourid rencontre le Shaykh éducateur, celui-ci le dépouille
de toutes ces illusions et abreuve son essence par la Lumière de la
compréhension… Plus cette Lumière demeurera dans le mourid, plus sa
compréhension s’étendra dans les réalités profondes. C’est pour cela que ceux qui
se détournent et renient le Pacte sont ceux qui sont les plus enclins à
l’établissement de l’existence de leur propre nafs et les plus attachés aux
illusions. Ces illusions ne sont pas propres à l’homme uniquement, elles se
retrouvent dans d’autres créatures, et tout particulièrement chez les jinn.
Ces illusions, si tu recherchais et atteignais leur véritable nature, tu
verrais qu’elles ne sont rien, qu’elles sont tels des mirages. Allâh –ta’ala-
dit : « Quant à ceux qui ont mécru, leurs actions sont
comme un mirage dans une plaine désertique que l'assoiffé prend pour de l'eau.
Puis quand il y arrive, il s'aperçoit que ce n'était rien; mais il y trouve
Allah, qui lui règle son compte en entier, car Allah est prompt à compter.
[Les actions des
mécréants] sont encore semblables à des ténèbres sur une mer profonde : des vagues
la recouvrent, [vagues] au-dessus desquelles s'élèvent [d'autres] vagues, sur
lesquelles il y a [d'épais] nuages. Ténèbres [entassées] les unes au-dessus des
autres. Quand quelqu'un étend la main, il ne la distingue presque pas. Celui
qu'Allah prive de Lumière n'a aucune Lumière. » [s24.v39/40]
Ces versets nous indiquent que le fait de s’obstiner en s’attachant à
ses illusions est du koufr (en arabe, le mot kafara veut dire cacher,
dissimuler (la Vérité)), c’est-à-dire une occultation de sa réalité annihilée, une
volonté de dissimuler le fait qu’il ait certes une part dans la vision, mais
pas dans l’Existence. C’est pour cela que si il réalisait la réalité des
choses, il trouverait Allâh auprès d’elles… Mais puisque les ténèbres des
futilités de son esprit ont injustement pris le contrôle de son cœur, sa vision
intérieure fut coupée et sa Lumière s’éteignit. Et « Celui qu’Allâh
prive de Lumière n’a aucune Lumière. ». Qu’Allâh ne nous prive pas de
Son Bienfait après nous en avoir fait grâce.
Le Connaissant par Allâh doit donc sans cesse renforcer la Lumière de l’Aimé dans son cœur, jusqu’à ce que cette Lumière se manifeste dans sa vue concrète (des yeux). Ainsi, la Lumière annihilera l’existence illusoire et établira celle du Vrai… mais le cheminant ne goûtera véritablement cela que lorsqu’il atteindra la Connaissance du kâf de l’Ihsân et que lui apparaitront les sens profonds de "lahu" et du lâm al-‘ichq, lorsque par l’Amour parfaitement réalisé, ces Secrets du Nom Allâh se dévoileront à lui.
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