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بسم الله الرحمن الرحيم 
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين


Assise du Shaykh Educateur Sidi Mohamed Faouzi al-Karkari
–radiAllâhu ‘anhu-

La Hadra Moussawiya (douzième cours):
La Science du Alif - partie2





Sache, qu’Allâh illumine ton cœur de Sa Lumière sanctifiée, que l’entrée dans le Alif al-Mouqaddar fait accéder le Connaissant par Allâh (‘Arif billâh) à la contemplation des sens ésotériques tels qu’ils sont réellement. Nous avions déjà évoqué (voir ici) une idée de la forme que cela pouvait prendre, concrètement, mais il nous restait à étudier les subtilités profondes émanant de ce verset :
« 
puis il retourna à l’ombre et dit: «Seigneur, j’ai grand besoin du bien que tu feras descendre vers moi». » [s28.v24]


La plus grande des visions sacrées qui échappait à sayidina Moussa (‘alayhi s-sallam) était la vision de la Seigneurie (Rouboubiya), réalisée par la contemplation des Lumières du Nom al-Rabb (le Seigneur), vers qui il se tournait régulièrement comme cela est clairement dit dans le Coran. Ainsi, lorsqu’il eut abreuvé les bêtes des deux filles de sayidina Shu’ayb, il partit se mettre à l’ombre… l’ombre étant ici une indication de la contemplation de son propre état de servitude (‘ouboudiya) face à la Seigneurie (rouboubiya) du Vrai –ta’ala-, conformément au fait que la présence de la Seigneurie implique obligatoirement celle de la servitude.
Ou, expliqué autrement, sayiduna Moussa (‘alayhi s-salam) est allé se mettre à l’ombre et a en cela reconnu sa non-existence face à l’Existence du Vrai –ta’ala-… étant donné que l’ombre n’est autre que la Réalité de tout ce qui est contingent : on la voit sans que pour autant elle n’existe…
Ou, expliqué autrement, lorsque sayiduna Moussa (‘alayhi s-salam) réalisa quelle était sa véritable nature ainsi que son grand besoin (iftiqâr) de Lui, le Vrai le guida vers l’ombre de Son Être sanctifié et lui fit prononcer en ces termes : « Seigneur, j’ai grand besoin du bien que tu feras descendre vers moi. » La perfection de son état de grand besoin se manifesta lors de sa contemplation de la perfection divine, et il associa ce grand besoin au bienfait d’Allâh, malgré qu’en réalité la pauvreté (faqr) ne soit réellement possible que en Allâh –ta’ala-. Cette parole marque donc ici la perfection de sa réalisation spirituelle (‘alayhi s-salâm), lui qui contemplait les Lumières du Vrai dans les apparences de la création… il contemplait Celui par qui les choses sont, et le fait que ces choses n’avaient aucune existence par elles-mêmes n’échappait pas un seul instant à son esprit.

Il est rapporté dans certaines exégèses Coraniques que lors de ses invocations (‘alayhi s-salâm), il se plaignait de la faim. En ceci se trouve l’indication d’un maqâm particulier, qui est un maqâm auquel accède le porteur du Nom divin Suprême, par la délectation et la contemplation. Il est fait allusion à la réalisation de ce degré spirituel dans un Hadîth relaté par sayidina Abou Houreyra (radiAllâhu ‘anhu), selon qui le Messager d’Allâh (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) a dit :
« Certes, Allâh -'azza wa jall- dira au Jour du Jugement : "Ô fils d'Adam, Je suis tombé malade et tu ne m'as pas rendu visite !"
Il dira : "Ô Seigneur, comment te rendrais-je visite, toi qui es le Seigneur des mondes ?"
"N'as-tu pas su que Mon serviteur untel est tombé malade... pourtant tu ne l'as pas visité... Ne savais-tu pas qu'en le visitant, tu M'aurais trouvé auprès de lui ?"
...
"Ô fils d'Adam, Je t'ai demandé de la nourriture et tu ne m'en as pas donné !"
"Ô Seigneur, comment te donnerais-je de la nourriture, toi qui es le Seigneur des mondes ?"
 "Mon serviteur untel ne t'a-t-il pas demandé de la nourriture... pourtant tu ne lui en as pas donné ! Ne savais-tu pas qu'en lui donnant de la nourriture, tu aurais trouvé ceci auprès de Moi ?"
...
"Ô fils d'Adam, Je t'ai demandé à boire et tu ne m'en as pas donné !"
"Ô Seigneur, comment te donnerais-je à boire, toi qui es le Seigneur des mondes ?"
"Mon serviteur untel t'a demandé à boire, et tu ne lui en as pas donné... Si tu lui avais donné à boire, tu aurais trouvé cela auprès de Moi.»

[Sahîh Muslim, Hadîth n°4668]


C’est pour cette raison que lorsque sayiduna Shu’ayb (‘alayhi s-salâm) entendit l’une de ses filles lui répéter l’invocation de sayidina Moussa (‘alayhi s-salâm), il dit avec des mots : « Il veut à manger »… mais cacha en son for intérieur ce qu’il savait au sujet du Secret de la descente des Lumières du Verbe. Ainsi, il connut la face occultée de Moussa (‘alayhi s-salâm), tandis que ses filles en connurent la face apparente, de par ce qu’elles avaient vu de sa force et de sa droiture. Le Vrai –subhânahu wa ta’ala- dit ainsi : « L’une d’elles dit : "Ô mon père, engage-le [à ton service] moyennant salaire, car le meilleur à engager c’est celui qui est fort et digne de confiance" » [s28.v26] 


Ainsi donc, dans le degré spirituel de la Sainteté (Wilâya), plus le Saint est intérieurement réalisé en les Noms divins et plus les meilleurs comportements transparaissent de sa personne. Et lorsque le Vrai désire un bien pour l’un de Ses serviteurs, Il le fait demeurer sur la terre de la servitude en tant qu’indigent et nécessiteux de Son bienfait. C’est la raison pour laquelle tous les cheminant (sâlikin) ayant atteint le lâm al-ma'rifa, ou bien le lâm al-‘ichq, après avoir vu se manifester à eux les Lumières et les Secrets de la divinité, demeurent tous dans cet état d’indigence absolu. Ils ne voient en eux-mêmes aucun mérite si ce n’est le Sien, et réalisent qu’ils ne maîtrisent absolument rien, de sorte que s’ils se voient parés d’œuvres pies, ils demeurent par rapport à elles tel l’étranger… et si ils croulent sous les bienfaits, ceux-ci ne les aveuglent pas du Bienfaiteur. C’est cela que l’on appelle la bienséance (adab), et cette terre est la bonne terre, celle qui permet le développement du bon comportement. En ce sens il fut dit que la Présence divine Sanctifiée (hadrat al-qouddoûs) jura que les gens prêtant à leurs égos un quelconque statut ou une quelconque valeur ne pourraient entrer en elle. Au contraire, en considérant leur propre personne ces gens adoptent le comportement de Iblis qui dit « Je suis meilleur que lui », et il s’agit là du comportement de ceux qui sont voués à la perdition.

Sayiduna Moussa (‘alayhi s-salâm) fit donc voir aux filles de sayidina Shu’ayb (‘alayhi s-salâm) trois traits de caractère :

-La force, lorsqu’il repoussa la grosse pierre qui entravait l’accès au puits.
-La droiture, de par le fait qu’il ne regarda pas les filles de Shu’ayb (‘alayhi s-salâm). Il fut dit ainsi que lorsque la fille vint rapporter ces deux caractéristiques à son père, celui-ci lui demanda qu’est-ce qui lui faisait dire ça. Elle répondit : « Pour ce qui est de sa force, je me base sur ce que j’ai vu de son travail au puits, quant à sa droiture, je me base sur le fait qu’il a toujours détourné les yeux de moi. »
-La générosité, car il ne demanda pas de récompense pour le travail effectué, malgré la faim qui le tenaillait. C’est pour cette raison que, par la suite, lorsque sayiduna Moussa rencontra sayiduna al-Khidr (‘alayhima s-salâm) et qu’il lui demanda la récompense pour le mur qui avait été construit, sayiduna al-Khidr refusa… afin de lui rappeler la fois où il avait abreuvé les bêtes des filles de sayidina Shu’ayb (‘alayhi s-salâm) et pour laquelle il n’avait rien demandé en retour…

C’est donc comme si al-Khidr (‘alayhi s-salâm) avait accepté la compagnie de Moussa (‘alayhi s-salâm) pour ce qu’il avait fait par le passé :
-La destruction du bâteau renvoyant au coffret dans lequel il avait été placé, à peine né, puis confié aux eaux de la rivière…
-Le meurtre du garçon pour lui rappeler celui du copte…
-et enfin a construction du mur sans réclamer salaire, pour la raison que nous venons d’expliquer.
C’est donc ainsi que le Shaykh donne au cheminant des indices lui rappelant certains faits de son passé… Les ténèbres n’étant en réalité rien d’autre qu’un condensé du passé du mourid. La Lumière vient te mettre en garde et te rappeler à l’ordre, afin que tu n’oublies pas, et que tu ne néglige pas les remerciements.


Il convient donc que le mourid soit pourvu d’une vision lui faisant voir le bien et la beauté en toute chose, accompagné d’un repentir sincère et d’un perpétuel retour à Allâh. Celui qui gardera toujours en tête les événements de son passé percevra avec facilité les messages et les indications provenant de son Shaykh… contrairement à celui qui ne verra plus son passé ni l’insouciance dans laquelle il était plongé jadis, et qui aura oublié que par la grâce d’Allâh –ta’ala- il fut sorti des ténèbres à la Lumière, et de l’insouciance à l’état d’éveil... Celui dont l’état est ainsi, tu le vois s’étonner à chaque mesure que prend son Shaykh dans l’éducation de sa nafs, tu le vois réclamer un supplément avant que son temps ne vienne et avant que ne s’établisse comme il faut ce sur quoi il se trouve actuellement… ce disciple ne se rend pas compte qu’il ne fait ainsi que mépriser le bienfait d’Allâh à son égard. Celui dont l’état est tel que celui décrit, qu’il sache qu’il commet une faute et que tant qu’il ne se sera pas dûment repenti, il demeurera loin de la Présence divine. Mais une fois que son repentir aura été agréé, il verra que tout ce qui lui provient de son Shaykh est bon, que ce soit dans ce qu’il lui donne comme dans ce dont il le prive, dans un état de Beauté (jamâl) comme dans un état de Majesté (jalâl)… Quant au mourid qui renie son Shaykh, qu’il sache qu’il ne fait là que se renier lui-même, car le Shaykh est un miroir pour son disciple, un miroir dans lequel chacun voit la réalité de son état.


Que le mourid ne se laisse pas tromper par ce qu’il voit durant son dhikr, si en son for intérieur il critique et remet en question son Shaykh. Sache que le compagnonnage d’un Shaykh éducateur est soit pour toi, soit contre toi… prends garde !
Sache que lorsque la Lumière entre dans ton cœur, soit elle est pour toi et elle s’établit en toi par les actes d’obéissance et t’éloigne des péchés, en plus de te faire réaliser un état de résignation et d’Amour total… à ce moment là tu la verras grandir en toi jusqu’à te couvrir complètement, au point qu’il ne demeure de toi-même ni trace, ni mouvement, si ce n’est en elle, par elle et pour elle.
En revanche, si cette Lumière n’est pas pour toi, elle est contre toi : lorsqu’elle entre dans le cœur du disciple et trouve ce dernier attaché à autre que Lui, lorsqu’elle trouve que ses membres sont occupés par les péchés sans pour autant qu’il ne se repentisse… et qu’en plus de tout cela il renie et critique ce dont il n’a aucune connaissance (tu ignores tout du Shaykh et de ses agissements à ton encontre, comment peux-tu donc remettre en question ces choses dont tu ne connais pas la sagesse cachée ?). Sache donc qu’à ce moment-là, la Lumière demeurera dans ton cœur une année lunaire complète, au terme de laquelle elle retournera d’où elle est venue. Oui, elle reviendra au cœur de ton Shaykh, parce que tu ne lui auras pas accordé sa juste valeur… et sache que lorsque la Lumière sort du cœur de quelqu’un, elle n’y revient plus jamais.


Sache aussi que nous acceptons toute personne se présentant à nous comme étant en quête du Vrai, soit-il sincère ou non. Nous implorons Allâh de changer l’état du menteur afin qu’il devienne du nombre des sincères, et nous usons de tout ce qui est en notre pouvoir pour le faire revenir à Allâh… mais si il ne change pas, il va tout droit à la perdition. Quant à celui qui nous vient en étant sincère dans sa quête, nous implorons Allâh de l’affermir dans sa sincérité et nous le faisons cheminer dans les mondes de Lumière. Si cette Lumière ne trouve pas propice l’endroit où on la dépose, elle n’y demeure pas. Nettoyez donc vos cœurs par une intention pure dans la quête exclusive de la Face d’Allâh –ta’ala-, sans associé, afin que lorsque la Lumière y pénètre, elle y anéantisse tout autre que Lui.

Pour revenir à ce dont nous parlions précédemment, nous disons donc que la rencontre de sayidina Moussa et sayidina al-Khidr (‘alayhima s-salâm) recèle énormément de sens profonds profitables à tout mourid cheminant en quête de la Face d’Allâh –ta’ala-. Il ne s’agit pas d’une histoire que l’on récite ainsi, sans réflexion. Le Messager d’Allâh (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) dit : « Que la Miséricorde d’Allâh soit sur nous ainsi que sur Moussa : s’il avait patienté avec son compagnon il aurait vu des choses extraordinaires, mais il a dit : "Si, après cela, je t’interroge sur quoi que ce soit, alors ne m’accompagne plus. Tu seras alors excusé de te séparer de moi" »  

Le Prophète (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) avait bien connaissance de cette chose extraordinaire qu’allait dévoiler al-Khidr à sayidina Moussa (‘alayhima s-salâm), et il regretta que ce dernier n’ait pas patienté afin d’en profiter lui aussi. Nous apprenons aussi de ce Hadîth que c’est sayiduna Moussa (‘alayhi s-salâm) qui mit fin lui-même au compagnonnage de sayidina al-Khidr (‘alayhi s-salâm) par sa parole "alors ne m’accompagne plus", les Prophètes étant des hommes qui, lorsqu’ils disent une chose, s’y tiennent toujours.


Nous clôturerons cette assise par le récit d’une mouchâhada (vision à l’état d’éveil, pendant le dhikr) qui est descendue dans le cœur de l’un de nos fouqara. Lorsque le Shaykh parle d’une Science d’entre les Sciences, ou d’une Hadra d’entre les Hadarate, le flux spirituel (madad) descend dans les cœurs de ses disciples et s’y manifeste sous différentes formes. C’est pour cela que ceux d’entre vous qui ont une certaine prédisposition perçoivent de ces sens profonds émanant de la Hadra du Shaykh.

La mouchâhada que nous allons citer est donc une mouchâhada qui est descendue dans le cœur du faqir sidi Ahmad al-Hibriy (hafidhahu llâh), qui vit, pendant son dhikr, sayiduna Youssouf (‘alayhi s-salâm) lui dire : « Va rejoindre le groupe de gens en compagnie de Moussa (‘alayhi s-salâm), ne reste pas avec moi ». Lorsqu’il eut rejoint la compagnie de Moussa (‘alayhi s-salâm) et des siens, une Lumière sortit du cœur béni de ce dernier et se dirigea vers sidi al-Hibriy, autour duquel elle se mit à tourner, grandissant petit à petit, jusqu’à le recouvrir complètement… au point qu’il ne distinguait même plus sayiduna Moussa (‘alayhi s-salâm). C’était donc comme si cette Lumière l’avait éloigné de sa présence… il se remémora alors le commandement de sayidina Youssouf (‘alayhi s-salâm) et revint auprès du groupe de gens en compagnie de Moussa (‘alayhi s-salâm), à la différence que cette fois-ci il se trouvait non plus devant lui mais derrière, si bien qu’il se mit à suivre sayiduna Moussa.


Etant donné que nous sommes actuellement dans la Hadra Moussawiya, le faqir al-Hibriy vit Moussa (‘alayhi s-salâm)… mais si nous avions été dans la Hadra d’un autre Prophète, c’est ce Prophète qu’il aurait vu et non pas sayiduna Moussa. Le disciple vit donc sayiduna Youssouf comme indication du degré de la Prophétie (Noubouwa), sayiduna Moussa comme indication du degré des Messagers (Risâla), et lui-même, hésitant tantôt vers l’un tantôt vers l’autre, comme indication du degré de la Sainteté (Wilâya).
Le fait que la Lumière soit sortie du cœur de sayidina Moussa (‘alayhi s-salâm) puis soit entrée dans celui du mourid, est une indication du fait qu’il ait puisé à la source de la Risâla et de la Noubouwa. Quant au fait que la Lumière ait entièrement recouvert son corps, au point qu’il ne put plus distinguer sayidina Moussa (‘alayhi s-salâm), c’est l’indication d’une chose qu’exprimait sidi ‘Abdessalâm ibn Machîch (radiAllâhu ‘anhu), parlant de la Hadra Muhammadienne réunissant toutes les Hadarate : « Ô Allâh, il est Ton Secret les réunissant tous, l’indicateur de Ton entité, il est Ton voile Suprême ».
Et pour résumer ce que nous venons de dire, voici un schéma explicatif relatif à la Lecture du Alif al-Mouqaddar par le hâ al-hâwiya, dans la Hadra Moussawiya :





Le Alif est ainsi donc divisé en deux, la partie supérieure étant la partie assignée à la Risâla tandis que la partie inférieure revient à la Noubouwa ; la Sainteté (Wilâya) occupant le maqâm de l’isthme entre les deux. Lorsque le sâlik atteint donc ce maqâm de la Wilâya dans le Alif al-Mouqaddar, il puise alors sa Science de cet héritage Prophétique étant donné que les Savants par Allâh sont les héritiers des Prophètes de par leurs paroles, leurs actions et leurs états spirituels. Ils puisent de ces derniers à la mesure de la prédisposition selon laquelle ils furent créés, par la descente des sens profonds de la Prophétie depuis le Prophète ou le Messager vers le cœur du Saint. Alors, son degré de Sainteté grandit et s’amplifie, un peu à l’image de cette illustration :





Le cercle de la Sainteté grandit alors au fur et à mesure de la perception de ces Sciences, jusqu’à englober le Nom "Allâh" en entier.


Qu’Allâh nous mène jusqu’à la réalisation en Son Amour ainsi que jusqu’à Sa Satisfaction, et que les meilleures prières et salutations soient sur sayidina Muhammad, sa famille et ses compagnons.


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